Le Bruit De Ses Pas trace l’histoire d’une femme qui perd soudainement l’audition. La confrontation à un monde d’entendants, brutalement perdu, l’isole dans une bulle silencieuse.
Ce monde où tout va trop vite, où l’attention est très brève et le lien volatile, la laisse à part, décrochée du groupe. Les corps s’agitent, la frénésie se fait sentir au cœur d’une spirale infernale qui emporte tout sur son passage ; l’individualité, le plaisir de prendre le temps, les rapports humains, tout s’emballe et lui échappe.
Le sentiment d’oppression et de décalage l’oblige à faire face à sa différence, à la lutte qui lui sera nécessaire pour se reconstruire. Une plongée à l’intérieur de soi, à l’intérieur du corps privé du vacarme comme du chuchotement, coupé du dehors. Les sons s’étouffent, la peau frémit, les corps s’apprivoisent, les sens s’affûtent, s’affinent. Sa temporalité est métamorphosée.
On se reconstruit tous par affection. C’est sur ce postulat que nous avons pensé la reconstruction du personnage. Après l’effroi de la solitude, elle va developper, auprès du groupe, de nouveaux outils pour tenir debout. La vibration comme nouveau guide, lui permettra de retrouver le lien. Les cinq destins vont se croiser, s’entre-mêler, s’épauler, se chercher. Chacun réalise alors la nécessité et la richesse de l’entre-aide
Le Bruit De Ses Pas met en corps l’impalpable, l’audible et le silencieux. Autour d’une composition musicale très rythmée où viennent se superposer percussions, voix, et percussions corporelles.
En Hebreu, pour demander « Comment vas tu ? » on dit « Ma nishma ? » ce qui signifie « Comment entends tu ? ». On peut y répondre « Taloute be ézé ozenn » ce qui veut dire « Ça dépend de quelle oreille. »
Le Bruit De Ses Pas réuni cinq danseurs – musiciens – comédien – circassien qui vont traverser une découverte, un affrontement, une cacophonie rythmique pour sentir leur propre rythmicité, celle qui existe en chacun de nous.